DIFFERENTES ETHNIES AU CAMBODGE

Il ne faut pas confondre les cambodgiens (qui sont de nationalité cambodgienne) et les khmers. La population cambodgienne est composée de différentes ethnies : les Khmers représentent l’ethnie principale,  environ 87 % de la population. Les autres ethnies sont composées de Vietnamiens – Chinois – Chams (originaires du centre du Vietnam) ainsi que d’autres minorités (Kravet, Kouys, Samré, Péars, Jarai…).

LANGUE AU CAMBODGE

Le khmer, seule langue officielle du royaume du Cambodge. Le khmer est issu de la grande et très ancienne famille des langues “Môn-Khmer”. Très tôt, la langue originelle dite “Vieux Khmer” a intégré du vocabulaire sanscrit (3ème siècle), puis le pali (15ème siècle). Depuis le protectorat français (1863 – 1953), le langage parlé intègre de nombreux mots français.
Le pali est une langue originaire de l’Inde. C’est la langue des textes religieux du bouddhisme theravada (ou petit véhicule).

SALUTATIONS

Les salutations entre les Cambodgiens dépendent de la relation : hiérarchie, âge entre les personnes.
Contrairement aux occidentaux, les cambodgiens ne se serrent pas la main.
Le salut traditionnel est un arc combiné avec les mains jointes que l’on porte au niveau de la poitrine. Si on a l’intention de montrer plus de respect, l’arc est plus faible et les mains jointes sont levées plus haut (au niveau du visage).
Au Cambodge, les gens sont nommés avec le titre honorifique “Lok” pour un homme et “Lok Srey” pour une femme a suivi du prénom ou du nom de famille suivi du prénom

RELIGIONS

Durant l’époque préangkorienne toutes les formes du Brahmanisme (ou Hindouisme) et du Bouddhisme ne cessèrent, au long de cette période, de se développer parallèlement. Il faut également y ajouter l’animisme.
Les temples d’Angkor sont des monuments religieux hindouistes et bouddhistes :
– du IXème au XIème siècle : culte hindouiste shivaïte
– à partir du début du XIIème siècle : culte hindouiste visnuïte
– à la fin du XIIème siècle, le bouddhisme du Mahâyâna (Grand Véhicule) s’impose et devient religion d’État sous le règne du roi Jayavarman VII (1181-1218).
Une courte période hindouiste avec le Roi  Jayavarman VIII (1243-1295).
-à partir du XIVème siècle jusqu’à nos jours, c’est le bouddhisme Theravâda ou Hinayâna (Petit Véhicule) qui devient la religion principale.
Trois religions, l’animisme, le brahmanisme et le bouddhisme, se sont mariées harmonieusement, se sont même renforcés mutuellement, pour aider le Khmer à vivre en harmonie avec le cosmos, le cycle des saisons, les forces de la nature.
L’animisme lui permet d’expliquer et d’organiser sa vie en ce bas-monde.
Le bouddhisme l’aide à espérer en un monde futur meilleur.
Le brahmanisme reste le cadre et le support de certains rituels.

Différentes religions actuellement au Cambodge

Le bouddhisme : environ 96 % de la population est bouddhiste (il s’agit bien sûr d’une estimation)
L’Islam : 2 % environ. La très grande majorité des Chams sont musulmans. Ils se sont convertis à l’islam entre 13 ème et 16 ème siècle.
Les chrétiens : 0,5 % environ (catholiques, protestants, évangélistes).
L’animisme est pratiqué par certaines minorités.

Bouddhisme Theravada

Originaire de l’Inde, le bouddhisme theravada  enseigne que la vie et la mort dans ce monde sont entrelacés à travers le concept de la réincarnation.
. Chaque personne vit une vie, en fonction de son comportement cette personne va revenir dans une prochaine vie comme un être supérieur ou inférieur.
. Le “Karma” est le terme utilisé pour décrire cela, on peut résumer cela de la façon suivante : “on récolte ce que l’on sème”.

Mélange des religions

Actuellement, l’hindouisme, le bouddhisme et l’animisme se mêlent encore :

On peut voir dans des temples bouddhistes des représentations de scènes hindouistes (par exemple des apsaras issues du barratage de la mer de lait), des garudas soutenant des toitures ainsi que des représentations de Neak Ta “Les génies protecteurs du territoire” dans l’animisme.

A Phnom Kulen (près d’une source), on peut voir trois petits abris qui contiennent respectivement une statue hindouiste, une statue bouddhiste et une statue animisme (un Neak Ta)
Dans les temples bouddhistes, on peut parfois voir des rites hindouistes.

HIERACHIE

Le Bouddhisme renforce aussi un sens de la hiérarchie au sein de la société.
Les enfants doivent respecter leurs parents.
Les élèves doivent respecter les enseignants…
Le matin on peut voir quelques moines qui marchent dans la rue, là aussi ils respectent une hiérarchie : le plus ancien est en tête, puis suivent les autres par ordre d’ancienneté, à la fin il y a les novices.

FETES AU CAMBODGE

La fête du Sillon Sacré (Chrat Preah Nongkâl)
La fête du Sillon Sacré ouvre la saison des pluies. Elle se tient le quatrième jour de la lune décroissante du mois de mai (fin avril, début mai)
Le roi ou son représentant ouvre la saison des labours en traçant à l’aide d’une paire de bœufs sacrés. Les trois premiers sillons de la rizière sacrée délimitée par les brahmanes du palais, en face du palais royal.
Il s’agit d’une tradition millénaire qui était tombée en désuétude depuis le règne de Ang Duong (1845-1859). Le roi Sihanouk a repris la tradition à Battambang, le 11 mai 1963.
Les bœufs de chaque attelage sont choisis avec soin : cornes hautes et légèrement penchées en avant, oreilles de taille moyenne, longue queue dont l’extrémité doit ressembler à un balai, testicules bien pendantes et de même taille.
Outre leur fonction de trait, les bœufs de l’attelage royal ont pour mission sacrée de prédire l’avenir des récoltes. Du riz, de l’herbe, du sésame, des haricots verts, du maïs, de l’eau et de l’alcool leur sont présentés après le traçage des trois sillons sacrés. Des épidémies sont à redouter si les bœufs choisissent l’herbe ; le choix de l’alcool est signe des pires calamités.

Nouvel An Khmer ou Fête de Nouvelle Année

Les trois jours chômés du nouvel an marquent la fin des travaux de la moisson. Pendant ces journées les Khmers arrangeront et décoreront leur maison, iront à la pagode pour faire des offrandes. Les jeunes en profiteront pour arroser les passants avec de l’eau ou de la farine (*)… Dans la soirée commenceront les jeux et les éclats de rire.
La date du nouvel an khmer est fixée, tous les ans, par le clergé. Il tombera en général soit le 13, soit le 14 avril. C’est à dire qu’après le nouvel an chrétien, le nouvel an chinois et vietnamien (le têt).
Il était d’usage d’utiliser un cycle de douze années, chacune portant un nom d’animal. Ce mini-cycle est lui-même compris dans un grand cycle de soixante ans…
Ces douze animaux sont : le rat, le bœuf, le tigre, le lièvre, le dragon, le serpent, le cheval, la chèvre, le singe, le coq, le chien, le porc.
Il est totalement admis que l’animal qui préside à l’année de naissance prédestine la vie de l’individu…
L’ère bouddhique est en usage actuellement. Son origine coïncide avec l’entrée du Bouddha dans le Nirvâna, soit en l’an 543 avant J.C. d’après la tradition cinghalaise. La date du nouvel an se réfère normalement au calendrier bouddhiste. Par exemple 2019, nous rentrions le 14 avril à 15 : 12 de l’après midi , en l’an 2562.
(*) A Siem Reap, Suite à des plaintes de touristes, qui ne respectent pas les fêtes traditionnelles et qui ont été arrosés, ont demandé que cela cesse…

La fête des morts ou Pchom Ben

La croyance dans l’au-delà régit la vie quotidienne. Aucune maison n’est sans autel des ancêtres, aucune décision ne sera prise sans avoir consulté les défunts…
Les rites qui concernent la mort, cérémonies funéraires ou cultes consacrés aux esprits des défunts, sont donc particulièrement importants.
L’idée de la mort ne comporte en elle-même aucune tristesse, la vie d’ici-bas n’étant pour les bouddhistes khmers qu’une étape parmi d’autres et une conséquence d’une longue existence jalonnées par des incarnations successives.
Pour les vivants, la place de la mort et des morts est très importante : il y a les parents morts que l’on avertit de tous les événements familiaux. Il y a des morts dangereux. Par exemple les femmes mortes en couches ont souvent leur habitat en forêt. Nombreux sont les morts errants que l’on peut fixer par des offrandes en attirant ainsi leur protection. Il y a aussi des Neak Ta, morts associés à un lieu plus ou moins vaste, qui administrent le monde des esprits et surveillent le territoire du Cambodge. Ils bénéficient ainsi de nombreuses offrandes et prières de la part des habitants des territoires qu’ils régissent.
Les Ben sont des gâteaux que l’on offre aux morts par moines interposés. Ils sont faits de boules de riz gluant avec divers ingrédients qui varient suivant les régions. Ces boules sont cuites dans le lait de coco.
La première quinzaine d’octobre est réservée au culte des morts. Le quinzième jour, celui de la pleine lune, est nommé Pchom ben ou “rassemblement des Ben”.
Selon la tradition, en ce mois où le ciel est obscurci par les nuages de la mousson, en cette quinzaine où la lune diminuant chaque nuit, devient plus sombre. Yâma, le roi des Enfers libère les âmes des morts pour qu’elles se mêlent un temps aux vivants. Si ces esprits ne trouvent pas leur part d’offrandes en ayant cherché au moins dans sept pagodes, ils maudiront leur famille…
A l’occasion de Pchom Ben les Cambodgiens bénéficient de trois jours fériés qu’ils mettent à profit pour retourner dans leurs familles et se rendre à la pagode.

La fête des eaux

Cette fête se retrouve dans toute l’Asie du sud-est.
La fête des eaux servit de célébration de la nouvelle année tant que la première religion du royaume fut de source hindoue. Dès la fin du XIIIème le bouddhisme imposa la date anniversaire de la naissance du Bouddha.
Aujourd’hui ce n’est plus qu’une fête populaire, attirant à Phnom Penh des centaines de milliers de gens.
Une tradition citée par le père Ponchaud dit que l’origine de la fête des eaux est le rassemblement de tous les Neak Ta venus honorer leur supérieur.
Pendant les trois jours qui précédent la pleine lune de novembre, des centaines de pirogues venues de différentes provinces vont s’affronter deux par deux sur le Tonlé Sap devant le Palais Royal. Les plus grandes pirogues contiennent jusqu’à 60 rameurs.
Les pirogues descendent le Tonlé Sap sur 800 mètres vers une ligne d’arrivée face au palais. Cette ligne symbolise un barrage qui retient les eaux : il suffit de la couper pour que les eaux refluent du Lac Tonlé Sap vers le Mékong et la saison de pêche peut commencer.
Les courses se déroulent l’après-midi jusqu’au coucher du soleil. Suit alors un feu d’artifice.
La foule se presse le long des berges. Marchands ambulants ou installés sur des nattes, orchestres…
Dans la nuit on célébrera la pleine lune…
Cette fête se déroule également à Siem Reap. A la nuit tombée, de nombreuses personnes mettent dans la rivière une couronne avec des bougies, elles font un vœu en faisant cela et on voit alors la rivière très illuminée.

CADEAUX

Les cadeaux sont généralement donnés au Nouvel An cambodgien (Chaul Chnam).
Contrairement à la plupart des autres personnes, les Cambodgiens ne célèbrent pas les anniversaires. En fait, de nombreuses personnes âgées ne connaissent pas la date exacte de leur naissance.
Lorsque vous êtes invités chez quelqu’un un petit cadeau sera le bienvenu.
Si on est invité dans une maison, offrez des fruits joliment présentés, des bonbons, des pâtisseries ou des fleurs.
Les cadeaux sont emballés avec du papier coloré, n’utilisez pas du papier blanc qui est la couleur du deuil.
N’offrez pas de couteau.
Lorsque vous offrez un cadeau, il faut le tenir avec les deux mains.

METEO

Au Cambodge, il y a deux saisons : la saisons sèche et la saison humide.
La saisons sèche commence en novembre et dure jusqu’à avril-mai.
Novembre est le mois le moins chaud. A partir de décembre, les températures vont augmenter progressivement jusqu’en avril-mai qui sont les mois les plus chauds..
Pendant la saison des pluies, il pleut généralement en fin d’après-midi. Ces pluies peuvent être très violentes et entrainent parfois de grandes inondations, surtout en septembre-octobre.
De nombreuses pistes et routes sont alors impraticables.